tag:blogger.com,1999:blog-5556906836516346418.post116518786140312678..comments2020-04-26T22:09:39.984+02:00Comments on Rêveil: Jacques Derrida - L'Animal que donc je suis 3/3Synaehttp://www.blogger.com/profile/05136814155486408060noreply@blogger.comBlogger2125tag:blogger.com,1999:blog-5556906836516346418.post-23974327656787417982013-11-17T18:36:49.184+01:002013-11-17T18:36:49.184+01:00Bonjour et merci pour ton commentaire. Ta remarque...Bonjour et merci pour ton commentaire. Ta remarque est tout à fait pertinente. J'ai peu à peu pris conscience du fait que le militantisme et la réflexion philosophique pouvaient, voire devaient, être bien distincts.<br /><br />Je vois bien en quoi une partie de la défense animale peut être elle-même une forme d'oppression, sans doute issue de la pitié. Pour certains ce ne serait pas plus mal que l'ensemble du règne animal soit sous contrôle humain, dans le but de lui épargner absolument toute souffrance. J'y vois un grand manque de respect pour les capacités des animaux à s'adapter, se défendre, se protéger, une forme de néocolonialisme bien-pensant : les animaux ne sont pas des mineurs sous notre responsabilité. Certaines personnes proposent de penser certains animaux, notamment les animaux sauvages, comme des "nations souveraines" et cela au moins me semble respectueux ( http://www.revueithaque.org/fichiers/Ithaque12/Bailey.pdf ).<br /><br />Cependant la pitié ne me semble pas toujours aller de pair avec le manque de respect. Je ne pense pas, par exemple, que chercher à éviter l'abattoir aux cochons soit un manque de respect, même si cette volonté est issue de la pitié. L'abattoir est pour eux une destinée fatale, un système pensé dans ses moindres détails pour qu'ils ne puissent pas en réchapper. Dans ce contexte particulier, le cochon est objectivement mis en position d'infériorité. Ce qui ne signifie pas qu'il est inférieur par nature. Dans un tout autre contexte, dans un tout autre domaine, le cochon est sûrement capable d'une forme de génie qui nous surpasse. C'est par exemple le génie des bonds et détours de la gazelle qui cherche à échapper à son prédateur en se surpassant physiquement... Certaines en réchappent après une fabuleuse démonstration de virtuosité, de désir de vivre, et c'est là à mon avis que brille plus que jamais leur "respectabilité" (d'où peut-être l'absurdité de vouloir, comme certains véganes, contrôler aussi les prédateurs). Libérer le cochon de l'abattoir, sous l'impulsion de la pitié face à une situation particulière, c'est aussi lui donner la possibilité de se montrer respectable dans un autre contexte.<br /><br />Le soulagement éprouvé à la libération des prisonniers d’Auschwitz par exemple n'est pas dû à une pitié condescendante. Le soulagement vient du fait que l'on savait que dans un contexte humainement normal, toutes ces personnes pouvaient être brillantes, mais qu'on les a forcées à entrer dans un système d'oppression qui ne leur laissait aucune chance de l'être. Elles n'étaient évidemment pas inférieures pour autant.<br /><br />Malheureusement une assez large proportion de ce que l'humain inflige aujourd'hui à l'animal relève plus d'Auschwitz que du combat "à armes égales" entre un lion et sa gazelle. Désolée pour le point Godwin.<br /><br />En cela j'avoue que je persiste à avoir du mal à comprendre en quoi s'abstenir de chair animale dans le contexte des abattoirs industrialisés peut être une forme de domination. Alors que j'arrive à comprendre en quoi empêcher la lutte entre le lion et la gazelle peut en être une (mais on parle alors d'idéologie animaliste, pas de végétarisme - c'est peut-être ce que Derrida appelle "culture végétarienne" ?).Synaehttps://www.blogger.com/profile/05136814155486408060noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-5556906836516346418.post-45751243553643788102013-11-17T13:17:12.271+01:002013-11-17T13:17:12.271+01:00Salut, merci beaucoup pour ton résumé du livre de ...Salut, merci beaucoup pour ton résumé du livre de Derrida, les thèses qu'il soutient sont vraiment très bien expliquées et ça m'a beaucoup aidé. Je voulais juste revenir sur ta dernière remarque: je pense que tu réagis trop violemment ( je suppose en raison de ton implication sur ce sujet, ce qui est tout à fait louable bien évidemment ) , à la remarque de Derrida. Tout d'abord, il me semble que le livre est beaucoup moins un manifeste pour la cause animale qu'un livre de réflexion philosophique, il faut donc le prendre comme tel. Personnellement, sa remarque sur le manifeste des droits animaux et sur le végétarisme me fait penser à une phrase tirée de "la planète des singes" de tim burton, en gros ( je passe les détails ), l'homme est dominé par une société de singe qui l'a dépassé, il est à peu près dans une position similaire aux animaux par rapport aux hommes. Certains singes voient dans cette sujétion de l'homme une injustice, en particulier une femme, qui, alors en plein débat avec un autre singe venant de lui dire " c'est absurde, les hommes ne sont que des êtres stupides", la femme-singe lui répond que peut-être, il serait intéressant de leur accorder des droits, comme si cette hypothèse semblait folle mais qu'elle mériterait d'être analysée. Elle est encore du côté de la pitié, et non du respect. Comment ne pas trouver révoltant, de notre point de vue, les paroles de cette femme-singe? Elles sont pourtant étrangement analogues à cette déclaration des droits des animaux... n'est-elle pas encore prise dans une certaine idée de l'animal, qui ne voit en lui, bien qu'elle s'en défende, qu'un être inférieur? C'est juste une piste, mais je trouve qu'elle est intéressante. Je pense également à une phrase de Nietsche: " Les cochons ont un avis différent sur les abattoirs , mais on ne leurs a pas demandé leur avis." Anonymoushttps://www.blogger.com/profile/14996782690202376473noreply@blogger.com